Emplettes




Commentaire : “Manz'ie est né en 1940, en Algérie, dans la ville des orangers habitée par les voix d'Oulm Kalsoum et de Farid el Atrach. Mais ce nomade, passionné de rock, aime autant les 78 tours de La Nouvelle-Orléans ou le blues de Chicago. Il a publié WarrantArachné, le Portrait dans les yeux, la Dame et le Fou (Jean-Jacques Pauvert), le Marionnettiste (Flammarion), et la Clémence des baleines, ainsi que les Mots de mauvaise vie (Hachette). Il avait également, en compagnie du dessinateur Reiser, publié Une nuit sans dormir aux éditions Champ libre.” C'est ainsi que Christian Descamps présentait Manz'ie dans Libération, en 1982. Warrant est son premier livre. On ne l'a pas lu (on n'a lu aucun de l'auteur), et on ne peut donc donner un jugement, mais la couverture ne laisse vraiment pas indifférent. La quatrième, elle, n'est pas la plus commerciale qui soit. Pour l'intérieur, Warrant s'accompagne d'un marque-page qui s'apparente à une vague explication du texte. Et la maquette est étonnante. Il nous a fallu un moment pour en percer le mystère : au-dessus du texte, au milieu, une pagination traditionnelle. Jusque-là, tout va bien. Le plus gros numéro, 8 dans notre scan, désigne le personnage dont il est principalement question (ils sont 8). Chaque personnage revient à quatre ou cinq reprises, le temps de trois, quatre ou cinq pages. Et les petits numéros sont les pages de chaque apparition - le personnage 8 revient ainsi le temps de 25 pages. On ne sait pas trop si ce que l'on vient de raconter est clair…






Un livre très pointu, dont on ne va probablement lire que l'introduction, plus abordable que le reste…



Marcel Étienne Grancher a une bibliographie abondante, une centaine de livres dont peu restent aujourd'hui lisibles. Certains, dans leur gauloiserie affirmée, atteignent des sommets de bêtise et de vulgarité. Ce Shangai, publié en 1930 et réédité de nombreuses fois, fait partie de ses succès, dans une veine exotique. Notre édition, imprimée en 1945, a quelque chose de touchant dans sa médiocrité et son papier de vingt-cinquième ordre - le papier était alors une denrée rare… 





On n'est pas certain d'avoir saisi de quoi il est question dans ce livre, publié en 1952. Il a été réédité en 2018 par les Presses du Réel et présenté comme suit : 

L'Ouvre-boîte, c'est plusieurs livres en un seul. C'est entre autres, un roman d'aventures. On y voit Jacques Audiberti et Camille Bryen - qui est écrivain et peintre - recourir, pour enregistrer leur colloque, à Mademoiselle Brutin, sténotypiste et l'appareil appelé atomophone. D'autres procédés sont expérimentés, notamment le mystérieux « synégo » du docteur Grandniais, qui conduit les auteurs dans le monde de Fixie, que d'aucuns appellent la Fiction Science. Finalement, ils adopteront la bonne vieille plume sergent major à un récit plein de cocasserie et de grandeur. 
Mais l'objet essentiel de leur colloque est l'abhumanisme. Qu'est-ce que l'abhumanisme ? C'est « le monde sans l'homme. Sans l'homme que nous connaissons. » Le monde tel qu'il est au départ, avant qu'on l'ait compartimenté, classé, humanisé. L'abhumanisme n'est ni une politique ni une méthode, c'est le sentiment qui permettrait à l'homme de se guérir de l'homme.




Marie-Thérèse Latzarus (1881-1966) a publié en 1923 un essai sur la Littérature enfantine en France dans la seconde moitié du XIXe siècle, sujet de sa thèse. Et deux ans plus tard, est sorti à la Bibliothèque Rose Illustrée son premier livre pour la jeunesse, Prince ou clerc. Une vingtaine d'autres vont suivre, dont ce Chez les cannibales, dont a trouvé la première édition de 1933. Il est illustré par le délicieux Paul Dufau. 


Une curiosité : un livre drôle à première vue pas très drôle… Publié en 1966 à La Table Ronde, il est l'œuvre de trois Américains : Woody Gelman, Sy Goodstadt et Mel Poretz (titre original : Sam, the Ceiling Needs Painting). C'est la traduction des légendes, trop adaptée au goût français, et vaguement à côté de la plaque, qui ruine le propos du livre. En cherchant des informations, on a fini par découvrir par en percer le mystère. Il s'agit de dénoncer la pruderie et le moralisme américain des années 60 : l'air de rien, chaque page propose en effet un couple (ont on ne voit que les pieds) en train de faire l'amour, les légendes donnant une idée de la nature de leur relation et du cadre de leurs ébats. Une fois qu'on a compris, le comique du livre apparaît. Et quand on tombe sur les légendes américains, c'est encore mieux.





Notre trouvaille de la semaine : ces catalogues Prisunic des années 60-70, d'une modernité stupéfiante - Andrée Putman et Denis Fayolle sont passées par là…
















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