On aurait sans doute beaucoup aimé le roman de Bertrand de la Peine, Les Hémisphères de Magdebourg, s'il était sorti chez un autre éditeur. Seulement voilà, il est sorti aux Éditions de Minuit, et souvent, trop souvent, on n'a pas pu s'empêcher de voir dans tel passage, tel parti-pris narratif, dans cette afféterie-ci ou cette fantaisie-là, des "trucs" typiquement Minuit, un rien artificiels. Et bête comme on est, ça nous a un peu gâché la lecture. C'est idiot. Parce que Les Hémisphères de Magdebourg sont un bouquin plus que plaisant, léger mais pas tant que cela, malin, et qu'on le veuille ou non, échenozien. On a aimé, donc, mais on aurait pu beaucoup aimer. D'autant qu'à la page 92, on s'est ému de tomber sur une référence à Bill Evans, et à The Peacoks, un morceau (de Jimmy Rowles) qu'on retrouve sur le magnifique album You Must Believe In Spring.
Le titre fait allusion à l'expérience que réalisa Otto von Guericke (bourgmestre de Magdebourg) en 1654 au Reichstag de Ratisbonne, devant un public de choix, au premier rang duquel figurait l’empereur Ferdinand III. Notre physicien assembla deux demi-sphères de quatre-vingts centimètres de diamètre (hémisphères de Magdebourg) afin de former une sphère métallique creuse ; ces deux demi-sphères furent accolées au moyen d’un mélange de graisse, de cire et de térébenthine, et von Guericke réalisa le vide à l’intérieur de la sphère. Il fit atteler deux chevaux à chaque hémisphère, et les animaux tirèrent chacun dans leur sens, mais rien ne se produisit. On fit ajouter deux autres chevaux : toujours rien. La pression atmosphérique qui soudait les deux hémisphères était telle qu'il fallu seize chevaux (deux attelages de huit chevaux tirant de part et d’autre les deux hémisphères) pour faire entrer de l'air dans la sphère et séparer les hémisphères.
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