commentaire : c'est sur Instagram que l'on est tombé sur cette curiosité : les toiles olé olé d'une certaine Paulette Bardy, peintre du début du XXe siècle qui, à côté de nombreuses toiles assez classiques, peignit une étonnante série de coquineries d'inspiration boudinesque. On a réussi à en trouver quelques exemples ici ou là. On a aussi cherché des informations sur cette artiste, sans trouver grand-chose. Elle serait née à Fès, au Maroc, serait une élève de Charles Fouqueray, et aurait reçu une mention au salon des Artistes Français de 1938. C'est tout. Et c'est regrettable, car on aimerait bien connaître l'histoire qui se cache derrière ces tableaux pour le moins insolites.
Bonjour, je suis le proprietaire du 2e tableau. Je suis interesse si vous trouvez plus d'information sur P. Bardy (et aussi si vous trouvez d'autres tableaux a la vente). Merci ! :)
RépondreSupprimerBonjour, je possèdes moi aussi deux petits tableaux érotiques de Bardy, achetés sur Leboncoin et voici les infos que je peux confirmer :
RépondreSupprimer- ce sont des tableaux de petit format (15 x 20 environ) sur carton gris épais (3-4 mm)
- ils me semble avoir été découpés manuellement par l'auteur elle-même car les bords ne sont pas tous parfaitement d’équerre
- ils sont signés uniquement "Bardy"
- et ont tous les deux, au dos un tampon d’authenticité "ATELIER BARDY" au dos
Par ailleurs, j'ai vu passer en vente de la même peintre :
- des scènes de plage de groupe, très inspirées d'Eugène Boudin, mais non érotique.
- des scènes de courses automobiles mono-places des années 20
- des scènes de boulevards parisiens, incluant souvent une colonne Morris
- un marché au fleurs (probablement à Paris)
Il y a des peintures sur carton et sur toile, certains cartons n'ont pas de tampon. Tous ses érotiques semblent avoir été faits sur carton et sur petit format (probablement comme source de revenus "non publique").
Les scènes de plage, érotiques ou non, sont systématiquement avec vêtements et ombrelles. La présence d'un mat avec un drapeau français ou d'une cabine de plage est courante.
J'ai aussi vu un tableau de maison rurale déformée qui lui a été attribué lors d'une vente aux enchères, mais la signature n'est pas la même (je lis "Baroy") et aussi, il n'y a pas de personnages, sur cette peinture alors qu'il me semble y en avoir y en a sur tous ses autres tableaux.
Au vu des styles des vêtements et des automobiles, toutes ses œuvres semblent dater des années folles autour de 1920 (ou représentent cette période).
La date de 1938 pour le prix ou la mention au salon des artistes français est à vérifier (j'ai lu ailleurs 1939). Au vu de cette date et des styles elle semble donc avoir été active uniquement entre les deux guerres.
Merci pour toutes ces infos. J’ai trois toiles de Paulette Bardy. Une « érotique » et deux bords de plages. Le support n’est pas le même (l’érotique est sur un carton; les autres sur des toiles qui ont probablement été ré-encadrées secondairement) ce qui rend compliqué la datation. La signature change un peu - plus empâtée pour la toile erotique-.
RépondreSupprimerSi vous aviez d’autres infos sur sa vie, son oeuvre, je suis preneur !
Quelques précisions et corrections par rapport à mon message précédent sur Paulette Bardy :
RépondreSupprimer- Elle est née en 1914 à Fez, de parents français
- Elle a principalement vécut à Rabat (Maroc), à Paris et à Nice
- La date de 1938 pour le Salon est confirmée, et elle y a reçu une "mention honorable"
- Elle a aussi participé aux Salons de 1939, 1941 et 1942 (et au Salon de l'Outre-Mer en 1940)
- Elle a bien été une "élève" de Charles Fouqueray (c'est mentionné sur le catalogue du Salon de 1939)
Contrairement à ce que j'ai signalé, ses œuvres ne datent pas des "années folles" mais d'une période allant en gros de 1935 à 1950. Par contre, le style des vêtement sur les scènes de plages, sont généralement ceux de début du siècle, soit avant la popularisation des maillots de bains.
C'est à dire, que l'artiste peignait un passé qui n'existait déjà plus à son époque, une sorte de monde mythique d'avant les "congés payés". On voit ça aussi sur ses peintures de scènes de rues à Paris : pas d'automobiles, ni même de calèches et promeneurs vêtements du début du XXème siècle.
Ses seules œuvres datées et titrées, sont celles des Salons mais je n'ai pas retrouvé de photos. En tous cas pour les Salons elle aussi présentés des paysages méditerranéens (Sud de la France et Liban), une scène religieuse, une scène mythologique, et une scène de groupe (ses "Compagnes d'atelier").
Ses seuls œuvres facilement datables sont ses courses automobiles, car elles semblent, presque toutes contemporaines des courses en question. Ce sont ses tableaux qui se vendent le plus cher (jusqu’à 3000€ cette année en Allemagne), mais je ne trouve pas que ce soient les plus intéressantes car trop copiées à mon goût sur Géo Ham. Elle a probablement assisté à des courses (surtout les GPs de France à Reims et les GPs de Monaco). Mais elle c'est peut-être aussi tout simplement inspiré des photos, affiches et couvertures du journaux.
Son œuvre la plus récente que j'ai trouvé me semble dater de 1948, à savoir une peinture du premier Grand Prix de Monaco d'après guerre (mais très inspirée de l'affiche de Géo Ham pour Monaco 1937).
Enfin, pour ses érotiques, ma précédente hypothèse de peintures comme "source de revenus" ne tiens pas vraiment la route car elle faisait partie d'une famille aisée. Tout au plus était-ce pour elle de "l'argent de poche" sans le contrôle de son père. Par contre ce sont des tableaux qu'elle a assumé car elle signé et tamponné ces œuvres.
(Je suis en train de constituer un mini-catalogue de ses peintures , que je compte publier en ligne un jour, aussi je suis preneur des photos non publiques de ses œuvres pour ceux qui en possèdent. Pour le moment j'en ai listé une 50aine environ -> merci de me contacter à < m i w a r k (at) g m a i l (point) c o m > )