Considérations, non dénuées d'intérêt, selon moi, concernant, spécifiquement, le mouton tarbais. - Appas



Il est toujours délicat de parler du livre d'un ami proche, exposé qu'on est à divers écueils, que sont notamment le panégyrique outrancier ou la complaisance suspecte. Avec cet ouvrage, on se sent à l'abri de ces dangers, puisqu'il échappe précisément à toute analyse - on parlerait bien d'objet littéraire non identifié si la formule n'était pas si usée. On est ici en présence de quinze chapitre consacrés à un mystérieux mouton, tarbais, qui se dévoile (ou pas) au fil des pages. Cela n'a ni queue ni tête, cela ne mène nulle part, ce qui au bout du compte confère au texte une forme d'étrangeté vaguement inquiétante (aucun rapport avec le Unheimliche du sinistre rebouteux viennois) : car enfin, pourquoi sur près de 80 pages écrire tout et n'importe quoi sur un animal qui n'a guère plus de réalité que la mésange turkmène ou le crapaud du Bohuslän ? Cette question hante le lecteur. Mais tout hanté qu'il soit, ce lecteur, s'il accepte d'être soumis aux soubresauts d'un humour au vingt-huitième degré et d'un ahurissant télescopage littéraire, se paiera, osons la formule, une bonne tranche de rigolade.

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Commentaires

  1. Les crapauds du Bohuslän émettront, je pense, le moment venu, les protestations les plus vigoureuses au sujet de leur prétendue inexistence. Et ces gaillards accueilleront avec joie et lancers de chapeaux en l'air, la motion de soutien des mésanges turkmènes. Le mouton, quant à lui, se contentera d'une immobilité réprobatrice, sur fond de nuages d'orage moutonnant à grande vitesse dans une lumière d'inspiration clairement — si l'on peut dire — ténébriste. Amitié jusqu'à la mort.

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  2. On ne saut mieux dire - je parle de la dernière phrase...

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  3. L'émotion, sans doute, m'a fait oublier le "rai" de "saurait".

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  4. Allons, ne vous fustigez pas plus que de mesure. Ces petites anicroches arrent à tout le monde.

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