Mes maîtresses - Jean Fayard





commentaire : Jean Fayard (1902-1978) est le petit-fils du fondateur des éditions du même nom (dont on trouve un historique ici). Il resta lui-même une vingtaine d'années à la tête de cette maison. La postérité n'a pas été tendre avec lui, ce qui s'explique entre autres par des opinions politiques très ancrées à droite et un comportement pour le moins erratique pendant la Seconde Guerre. Quant à la fin de sa carrière, notamment au Figaro ou à Point de vue et images du monde, elle n'est pas très funky... Signalons quand même que Jean Fayard obtint le prix Goncourt en 1931 pour Mal d'amour. Mes maîtresses date de la même année. C'est un petit livre sans trop d'ambition, mais franchement distrayant, parfois même très drôle, qui bénéficie de bois originaux de Jean Lébédeff. Le narrateur, trente-trois ans, est une espèce de bon-à-rien content de lui qui vit aux crochets de ses parents, des bourgeois aisés de province. Il nous livre en quelques chapitres enlevés une galerie de portraits des jeunes femmes qui ont traversé, plus ou moins vite, son existence. Le ton est guilleret et le tableau de la vie parisienne de l'entre-deux-guerres plutôt bien vu, souvent franchement réjouissant. Il est question de voitures qui ont du mal démarrer, de dîner dans des restaurants à la mode, de voyages périlleux en avion, de parties de bridge et de matches de football... Roger Belhomme, le héros, est un cousin assez proche du Patachon de Pierre de Régnier, en moins noceur, moins alcoolisé, et en moins désespéré, aussi. Encouragé par la lecture de ce livre, on a décidé de s'intéresser au cas de Jean Fayard (du moins, celui des débuts) qui mérite peut-être mieux que l'oubli auquel il est pour l'instant condamné.

Commentaires

  1. La marionnette affaissée du bois n°1 m'inquiète toujours autant, surtout en regardant alternativement celle-ci et le visage ravi de l'homme assis.

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