Henri de Régnier par Pierre de Régnier (Tigre)



commentaire : alors qu'on travaille à un projet concernant Pierre de Régnier, un de nos chouchous, on est tombé sur ce dessin signé Tigre (le double illustrateur de PdR) et représentant à n'en pas douter Henri de Régnier, le père légal de Pierre - son père biologique, rappelons-le, étant vraisemblablement Pierre Louÿs. Le dessin a paru dans le numéro du 8 mai 1931 de la revue Gringoire et illustre un article de Pierre de Régnier sur l'Académie Française - l'auteur ayant assisté à la réception d'André Chaumeix sous la coupole, peut-être en compagnie de son père (dont il n'est toutefois pas question dans le texte), académicien depuis 1912. PdR le surnommait du reste "l'Immortel"...

En ouverture de l'article (très ironique), on trouve ce petit poème, dans la manière de l'auteur :

Montparnasse, pardon ! – ces voûtes solitaires
Ne doivent répéter que paroles austères ;
Et ce n'est pas ici, ni dans un tel moment,
Qu'il conviendrait de se tromper de monument. 
– Je suis sous la Coupole et non à la Coupole 
Et sur un tabouret, auditeur bénévole, 
J'écoute sans parler, sans boire et sans dormir 
Des mots sans fin qui ne sont pas près de finir ;
Cette Coupole, une heure auparavant déserte,
Est pleine de messieurs couverts de palmes vertes
Et de dames qui vont, sans nulle exception
Depuis trente ans, à toutes les réceptions ;
Sous cette voûte ronde, et ronde comme un disque,
Un soleil printanier timidement se risque…
Malgré cela, j'ai peur et j'écoute en tremblant.
Si j'allais ressortir avec des cheveux blancs !…

Commentaires