Frankie Knuckles




commentaire : dans les années 1992-1993, sans doute influencé par les chroniques de Didier Lestrade  dans Libération, on achetait beaucoup de remix de Frankie Knuckles. On aimait leur élégance et leur musicalité, son utilisation du piano, des cordes, les basses impeccables, la volonté de faire de vraies chansons et pas seulement des machines à danser. Autant de raisons qui font que ces remix, qui ont souvent plus de 20 ans, n'ont souvent pas vieilli.
Frankie Knuckles est mort le 31 mars dernier à Chicago, cette ville où il inventa (avec d'autres) la house music. On lui rend un petit hommage avec un mix de morceaux qu'on écoutait. 

Innocence Build (Frankie Knuckles Extended Mix)
Michael Jackson Rock With You (Frankie's Favourite Club Mix)
Nu Colours Tears (Classic Club Mix)
Mica Paris I Never Felt Like This Before (Classic Club Mix)
Nu Shooz Time Will Tell (Late Night Club Mix)
Loose Ends Hangin' On A String (Frankie Knuckles 12" Classic Club Mix)
Saffron Circles (End Of The Night Mix)

À lire, entre autres : Didier Lestrade dans Slate (ici) et Véronique Mortaigne dans Le Monde ()
Et les Chroniques du Dancefloor de Didier Lestrade, chez l'éditeur singulier, où l'on trouve notamment cette chronique sur le Circles de Saffron :

Allez directement au bout de la face B. Le Supreme Instrumental est fantastique. Toujours ces mixes de Frankie Knuckles construits comme des opéras qui paraissent retenus pendant les deux premières minutes et qui, soudain, s'ouvrent en se dépliant jusqu'à la fin du morceau. Grand piano, violons symphoniques, basse garage, snares mixés droit devant : le grand jeu orchestral et un énorme tourbillon house. Comment dire, après tous ces disques, quelque chose de nouveau sur Frankie Knuckles ? À 45 ans, ce type est le daddy de la House américaine, et son travail n'a malheureusement plus rien à voir avec ce que les gosses achètent aujourd'hui. Non seulement on trouve de moins en moins de disques remixés par lui, mais on dirait que tout son savoir-faire est accaparé par un besoin de perfection qui n'aboutit jamais aussi bien que dans ces petits mixes instrumentaux, vides de toute présence humaine. On pourrait très bien imaginer ce disque comme le tout dernier de sa carrière tellement il est pur. C'est cette nouvelle dimension de loser qui rend d'ailleurs ces produits si désespérés et beaux. Nous assistons à la disparition progressive d'un pan entier de la House moderne. À mon avis, les mixes viennent dans le studio de Frankie Knuckles pour mourir.


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