Emplettes



commentaire : qu'est-ce qui pousse à ouvrir le livre d'un inconnu plutôt qu'un autre ? Le titre, le plus souvent. Ce fut le cas pour cette Vie affective d'Olivier Minterne. On a entrouvert le livre, lu la première page avec un certain plaisir (on la reproduit), puis d'autres (on reproduit les pages 11 à 13), et enfin le sommaire (reproduit également), et il n'en a pas fallu plus pour nous convaincre d'acheter cet étrange petit roman publié en 1916. Né en 1892 et mort à 1971, l'auteur a été journaliste, archiviste, bibliothécaire, plus ou moins ethnologue, il a écrit sur Joseph de Maistre, mais aussi sur l'Islam, dont il fut apparemment un spécialiste (on trouve ici une biographie). La Vie affective d'Olivier Minterne est le portrait d'un jeune homme du début du siècle (le XXe), une “âme inquiète” nourrie de Barrès et de Gide qui cherche sa voie. Le ton est à la fois léger et profond, pas inintéressant du tout. En menant quelques recherches, on a découvert qu'Aragon avait dû trouver du mérite au roman, car il l'évoqua dans une de ses notule de la revue SIC : “Si ce jeune homme qui a de bonnes lectures se prénomme Olivier, c'est pour ne s'appeler ni Simon, ni Ménalque. S'il fréquente chez les dames, il dit : “Je fais la noce”. Je ne sais pas s'il porte une flanelle, mais il porte affection à des choses que j'aime. Bien que triste encore - on l'édite chez Crès -, il connaît le prix de la joie : cent francs, sang franc. Son prochain livre aura-t-il le ton promis ? Celui-ci, un peu vert, nous fait pressentir l'huile et sa grosse abondance au sortir du pressoir, mais a déjà le goût du fruit. Olivier, ta vie est une OLIVE.” Le même Aragon parle aussi du livre dans une lettre adressée à Breton : “Lis [La Vie affective d'Olivier Minterne] et parle‑m'en. Parlement (incorrigible ami, incorrigible amant)”.
Dans la revue Clarté, d'Henri Barbusse, il est également fait mention du roman pour dire qu'il connut pendant la guerre un grand succès…









Un livre curieux et distrayant, mais bien documenté, par un auteur à l'œuvre bizarroïde, où l'on trouve une histoire des vins de France, un livre sur les trésors, un autre intitulé De Nostradamus à Cagliostro et des traductions diverses (Eric Ambler et des nouvelles fantastiques dans la revue Fictions.)

Pas d'autres emplettes pour cause de pluie, malheureusement…




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