Emplettes




commentaire : Jean Voilier, c'est Jeanne Loviton (1903-1996), personnalité assez fascinante, séductrice notoire dont la route a croisé et suivi celle de grands noms de la littérature - au premier rang desquels Paul Valéry, mais aussi Malaparte ou Giraudoux… ou encore l'éditeur Robert Denoël, dont certains la soupçonnent toujours d'être la meurtrière. À son sujet, on peut lire le Portrait d'une femme romanesque de Célia Bertin (qui traîne dans notre bibliothèque) ou le Je suis fou de toi de Dominique Bona. Elle a écrit quatre romans, assez peu courants, dont ce Jours de lumière paru en 1938 chez Émile-Paul et réédité en 1940 chez Ferenczi, avec des illustrations (assez laides) de Paul Charlemagne.



On acheté ce livre (1984) pour la maquette de couverture - signée Roman Cieslewicz -, et parce que Duchamp par Jean-Christophe Bailly, cela nous intriguait.


C'est le premier roman de René Ehni, publié en 1964 aux éditions Julliard - dirigées alors, rappelons-le, par un certain Christian Bourgois. Le livre est court, 160 pages, mais le moins qu'on puisse dire,c'est qu'il envoie ! À la fois insupportable et génial, très écrit et débraillé, plein de fulgurances et de passages incompréhensibles, il est d'une audace qui laisse pantois. On n'imaginait pas qu'il fût possible de publier des trucs pareils en 1964, en tout cas sous la digne couverture des éditions Julliard. Sans doute pas un chef-d'oeuvre, mais un livre digne d'intérêt. Du coup, on va aller rouvrir le Babylone vous y étiez nue parmi les bananiers - quel titre ! - trouvé en 10-18 il y a quelques mois ou années, et qui nous était tombé des mains. 





On ignore pourquoi a pris ce livre (un Roussin avec rousseurs). Ou plutôt si, on sait : un passage, saisi au vol, qui nous a donné envie d'en découvrir plus (voir plus bas), tout en sachant que le reste n'était sans doute passionnant. 
Bref.
Sauf erreur, la collection Entrée des Artistes, que ce Patiences et impatiences inaugure, a connu cinq titres entre 1953 et 1955 : Patiences et impatiences, donc, mais aussi Entrée des artistes d'Henri Jeanson, Le Vent dans les voiles de Bing Crosby, Gosse de Paris de Lucienne Boyer et  Le Feu sacré d'André Luguet. Les livres des deux auteurs annoncés en quatrième de couverture n'ont jamais vu le jour.
Au passage : on s'interrogeait sur ces éditions La Palatine (Qui ? Quand ? Comment ? etc.) On a trouvé la réponse sur le site l'IMEC :

“La mention «La Palatine» apparut d'abord pour désigner une collection d'ouvrages imprimés par la librairie Plon dans les années vingt à trente. Les auteurs publiés sont alors marqués politiquement à droite : Maurice Barrès, Henri Massis et Georges Bernanos. Durant l'automne 1942, les éditions de La Palatine furent créées à l'initiative d'un groupement d'éditeurs et avec l'accord du Syndicat des éditeurs. Leur siège social fut localisé en Suisse pour pallier la concurrence des éditeurs de ce pays pendant l'Occupation. Sous l'impulsion de Maurice Bourdel et de Pierre Bessand-Massenet, La Palatine s'autonomisa pour éditer des ouvrages littéraires, historiques et religieux, des auteurs tels que François Mauriac, Henri de Montherlant, Émile Henriot ou Julien Green. Elle publia à Paris et Genève et fut distribuée par Chaix et La Maison du Livre Français. En novembre 1973, La Palatine fut rachetée par les Éditions de La Table ronde qui poursuivirent sa politique éditoriale et l'intégrèrent progressivement dans leurs collections.”




Le sixième livre de la collection POL / Hachette, publié en 1978. Un auteur un rien mystérieux, iconographe, puis libraire d'anciens, dont l'oeuvre est pour le moins succincte - deux livres, celui-ci et un roman édité chez Pauvert en 1967. Et aussi, a-t-on découvert, une drôle d'histoire familiale survenue à la fin de sa vie, en 2010 : le meurtre de sa femme, avec pour accusé (et coupable?) son propre fils (à découvrir ici, par exemple). 



Zouc nous a toujours profondément angoissé, et agacé, mais on s'est laissé séduire par la sobriété du livre et de sa mise en page. À noter parmi les contributeurs la présence d'un certain Hervé Guibert, alors âgé de 23 ans (le livre date de 1978) et qui n'avait à cette date publié qu'un livre, aux éditions Régine Deforges, l'assez peu connu La Mort propagande



Commentaires

  1. André Roussin attribuant "Le Revolver à cheveux blancs" à Tzara augure mal de la qualité du livre…

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    1. Ouille ! Cette erreur m'avait échappé. Cela me fait un peu penser à celle de Houellebecq sur Pink Floyd, dans son dernier livre…

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  2. "La gloire du vaurien" ? Relu régulièrement malgré, et vous avez raison, son côté Montagnes Russes, Grand Huit à sa lecture mais qui reste un "foutu bouquin"... Par contre "Babylone, et tutti quanti" du même René E., m'est aussi tombé des mains il y a des siècles et je n'ai jamais eu la moindre envie de le ramasser. Je me souviens avoir visionné, dans un autre siècle aussi, et crois qu'il s'agit de celui-ci (quoique je ne me souvienne plus très bien... mais ça se pourrait tout de même...)

    https://www.canal-u.tv/video/universite_de_lorraine/le_mariage_de_nicolas.5454

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  3. Bon sang j'ai gommé des bouts de phrase :

    "avoir visionné, dans un autre siècle aussi, un docu sur René E...."

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