Digression peacockienne - Francis de Miomandre

 



commentaire : nouvelle parution de l'éditeur singulier - en attendant la prochaine début décembre.

Ce court texte fut publié une première fois en 1911, dans le cadre d’une collection pour happy few, Les Amis d’Edouard, tout juste créée par le libraire et éditeur Édouard Champion. Le tirage était des plus confidentiels : 56 exemplaires seulement, hors commerce de surcroît. Digression peacockienne est un passage écarté d’un roman de Francis de Miomandre paru en 1909 chez Calmann-Lévy, Le Vent et la poussière. Dans cet extrait, on suit Henry Nanteuil, le héros, lors d’un long séjour à Bruxelles, à l’occasion duquel il retrouve Mme Valbert, dite Cockie, et Mlles Bobbie et Boulou, les trois fondatrices et uniques membres d’un club très fermé, les Peacocks, au sein duquel il a été admis. 

 C’est une fiction, en même temps qu’une histoire vraie, puisque les Peacocks existèrent bel et bien et que Francis de Miomandre eut le privilège de faire partie de ce cénacle qui réunissait Blanche Rousseau (1875-1949), Marie Closset (1873-1952) et Marie Gaspari – ou Marie Gaspar dit Gaspari (1874-1951). Ayant fait connaissance durant leurs études à l’école normale, autour de 1894, elles ne se quittèrent pour ainsi dire plus ensuite. La première publia de nombreux volumes, notamment des romans et poésies ; la seconde, proche des anarchistes et libertaires, notamment Élisée reclus, prit le pseudonyme de Jean Dominique pour faire paraître des recueils de poèmes ; et la troisième se consacra à l’enseignement. Et c’est en 1924 qu’elles prirent possession d’une maison d’Uccle, où elles s’installèrent toutes les trois, y tenant salon et y poursuivant les activités pédagogiques de leur Institut belge de culture française, créé plus de dix ans auparavant. 

Singulier, charmant, plein de fraîcheur et de légèreté, Digression peacockienne est l’évocation romanesque des étonnantes activités du quatuor, des « peacockeries » placées sous le signe de la fantaisie, de l’insouciance, du mélange des genres, du coq-à-l’âne et du pêle-mêle, voire du jeu de mots surréaliste avant l’heure. On y boit du thé, beaucoup de thé, on parle de tout et de rien, de Nietzsche comme de saint François d’Assise, on encore des aquarelles de Walter Crane, on cite Claudel ou Mallarmé, pour ensuite discuter du prix du beurre et des soies à coudre, ou échanger des considérations sur l’infini, les éons et les ions. Parfois, aussi, on sort se promener pour aller boire des liqueurs fortes sur la terrasse du magasin Old England…


 40 pages, format A6

Cent exemplaires numérotés et imprimés sur papier Rembrandt. 

 Prix : 7,50 €, frais port compris.

En vente sur la boutique de l'éditeur singulier (ici) et à la Librairie Michèle Ignazi, 15-17 rue de Jouy dans le 4e arrondissement parisien. 

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