Le prix Nouvelle Vague (1958)



commentaire : Sur Instagram, quelqu'un a posté il y a un certain temps cette image de Tom Keogh, illustrateur sous-estimé à la vie aussi passionnante qu'agitée (voir ici). On a pensé qu'il s'agissait sans doute d'une couverture du Livre de Poche - Tom Keogh en a au moins signé une autre, celle de L'homme Pressé de Paul Morand. Vérification fait, voici la couverture du Livre de Poche, assez laide :


Comme on n'a trouvé aucune trace d'une édition du livre de Rochefort avec l'illustration de Keogh, on en a conclu que le Livre de Poche lui avait peut-être passé commande d'une couverture pour Le Repos du guerrier, qu'elle avait été refusée (jugée trop olé olé ?) et qu'on avait alors fait appel à un autre illustrateur… L'explication vaut ce qu'elle vaut.

Histoire de perdre encore un peu de temps, on s'est intéressé au roman de Christiane Rochefort (son premier, publié chez Grasset en 1958), qu'on connaissait de titre, sans plus, et les résumés qu'on en a trouvés ici et là nous ont donné envie de prendre le livre la prochaine fois qu'on tombera dessus. On a aussi appris à cette occasion que le roman avait obtenu en 1958 le "prix Nouvelle Vague" (ou "prix de la Nouvelle Vague", c'est selon). On a voulu en savoir plus, et découvert ainsi que ce prix créé cette année-là (comme le prix Médicis, du reste) avait pour vocation de récompenser un jeune auteur abordant des problèmes de sa génération, de mettre en avant des livres représentatifs de la “littérature vivante”. C'est ainsi qu'en 1958, le jury, uniquement composé de journalistes du magazine (neuf en tout), choisit Le Repos du guerrier par cinq voix contre quatre au Grand dadais de Bertrand Poirot-Delpech. Mauriac, qui avait son “Bloc-Notes” dans L'Express, ne fut pas content du tout et il le fit savoir, disant ce qu'il pensait du livre, de sa crudité et des mœurs assez libres de ses personnages. Cela contribua apparemment au succès de scandale du roman..

Il est écrit ici et là que le prix Nouvelle Vague (ou prix de la Nouvelle Vague, donc) n'eut qu'une édition. En fait, en creusant, on a découvert qu'il n'en est rien. Il y eut un lauréat en 1959 : Claude Bonnefoy pour Hier régnant désert ; puis ce fut Claude Simon, en 1960, avec La Route des Flandres. Ensuite ? Ensuite, rien. Apparemment, les choses se sont arrêtées là. 

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