Jeunes (emplettes)

 


commentaire : ce triangle rouge renversé a immédiatement attiré notre regard. Une vraie curiosité. À laquelle s'ajoute ce “JEUNES” en rouge également, en italiques et entre guillemets, au-dessus du nom de l'atour. On a d'abord cru à une collection pour la jeunesse. Il s'agit en réalité d'une éphémère collection qui, le temps de cinq livres, entre 1929 et 1930, décida de mettre en avant de jeunes auteurs. 

Zig-Zag, de Marc Bernard (1929) - Les Château des Brûlais, de Pierre Laussel (1930) - L'Auberge, de J. Marcireau (1930) - Campements, d'André Dhôtel (1930) - Le Bar de l'univers, de René Blech (1930) 

Seuls deux de ces “jeunes”, Marc Bernard et André Dhôtel, ont connu une certaine postérité - même s'il ne faudrait pas pour autant négliger René Blech dont le parcours littéraire, cinématographique et politique est loin d'être inintéressant (voir ici). Pierre Laussel, lui, mourut l'année qui suivit la publication de son roman - dont nous n'avons lu qu'une cinquantaine de pages, sans trouver l'envie de poursuivre.  En voici le résumé, trouvé sur le site Gallimard :

Julien Brulais passe ses vacances dans le château de son père. Ce père est une sorte de vieux noceur intelligent. Il vient de se remarier avec une toute jeune femme, dont Julien devient amoureux. La jeune femme, Élisabeth, a d'abord de la pitié, puis de l'amour pour Julien maltraité par son père. Après une tentative de suicide, Julien s'enfuit. Elle le rejoint et se donne à lui. Mais Julien se tue. 

 Le sujet, les caractères ainsi rétrécis, semblent assez ordinaires. Mais le ton du récit, une sorte de cruauté constante et sourde, lui donnent un intérêt dont on est ensuite tout surpris. On lit ce livre d'un trait, conduit par une angoisse à laquelle on ne peut s'arracher.

Ce premier ouvrage faisait prévoir un bel avenir d'écrivain, que la mort a brusquement fermé.



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