Jean-François Vilar - La Grande Ronde du Père Duchesne, rue Saint-Antoine



Ce petit livre joliment imprimé fut édité en 1989 à l'occasion du bicentenaire de la Révolution Française par Gérard Moreau, qui dirigeait à l'époque la librairie Épigramme, rue Saint-Antoine (ainsi que sa cousine de la rue de la Roquette). Le tirage était de 1 200 exemplaires, dont 30 exemplaires de chapelle signés par l'auteur. On retrouve ici une période et un épisode déjà abordés par Jean-François Vilar dans Les Exagérés, mais aussi dans Les Hiboux de Paris, roman pour la jeunesse évoqué . Pour se lancer dans la lecture du livre, et ne pas trop s'y perdre, il est préférable de connaître un peu le coin de Paris qui sert de décor (le quartier Saint-Antoine, dans le 4ème arrondissement), mais aussi la période et les événements évoqués - à savoir les "massacres de septembre".
Car l'ouvrage est autant une évocation du 2 septembre 1792, la première des cinq ou six nuits sanglantes durant lesquelles on exécuta sommairement de nombreux détenus des prisons parisiennes, qu'une mise en perspective du quartier Saint-Paul de l'époque avec celui de 1989. Avec d'un côté Jacques-René Hébert, connu comme le Père Duchesne - qui est aussi le nom du journal qu'il publiait -, revenant de la Maison commune, place de Grève, pour retrouver son logis de la rue Saint-Antoine ; de l'autre Jean-François Vilar, piéton de Paris, qui connaît particulièrement bien le quartier dans sa géographie comme dans son histoire. Il en résulte un petit livre prenant qui restitue avec force (même si l'on peut être en désaccord avec le parti-pris) un épisode sanglant et schizophrène (et même paranoïaque) de notre histoire.

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