Emplettes



C'est le 32ème titre du Dilettante, publié à 999 exemplaires en 1989 (on avait trouvé le 32ème ici). Comme l'indique le titre, il s'agit d'une série d'évocations de lieux parisiens, plus ou moins connus, des chroniques (il y en a vingt) publiées pour la plupart dans Libération en 1988 et 1989. Le bonus, c'est la préface (mais est-ce vraiment une préface ?) signée Jean Echenoz, un texte intitulé Le Sens du portail. Due à Anne-Marie Adda, sans qui le Dilettante ne serait pas le Dilletante, la couverture est un petit chef-d'oeuvre. Au final, on est ravi d'être tombé sur ce livre.



Le genre de livres dont on se demande après coup pourquoi on les a pris. Mais les photos sont amusantes…




On pourrait faire la même remarque que précédemment - les deux livres ont été d'ailleurs acquis en même temps. Mais celui-ci a un charme véritable, avec ses illustrations improbables, non dénuées d'une certaine poésie.  






Sans vouloir être méchant, elle semble loin l'époque où J'ai Lu se permettait de publier des essais littéraires… Quant à Jean-Louis Curtis, on ne le lit plus guère, sauf des nostalgiques et des originaux, et on trouve plus facilement ses livres dans les brocantes et vide-greniers, bradés, ou même chez Boulinier à 0,20€, que dans les librairies. Il y a pourtant plein de choses intéressantes à glaner dans son oeuvre. Dans la Carte et le territoire, Houellebecq dit d'ailleurs beaucoup de bien de ses pastiches et de La Quarantaine (“C'était plutôt un bon auteur - écrit-il entre autres - dans un genre un peu conservateur, un peu classique, mais il essayait de faire honnêtement son travail.) Ses Questions  à la littérature forment un mince volume (120 pages), et le peu qu'on en a lu semble intéressant, pertinent ; on est à des années-lumière de la théorie qui étouffait un peu la réflexion littéraire à l'époque (le livre a été publié chez Stock en 1973) - ce qui n'empêche pas Curtis de citer Maurice Blanchot. Pour ne rien gâter, notre exemplaire est annoté par un précédent lecteur, impliqué et attentif.




Rien que pour leurs couvertures, ces Fayard Noir mériteraient l'achat. Créée en 1981, la collection était co-dirigée par Delacorta (pour le domaine français) et François Guérif (pour le domaine étranger. Sauf erreur, il y eut 24 titres.


L'étiquette (que les habitués de chez Boulinier auront reconnue…) cache le nom de l'auteur : Goscinny. Ce livre de 1963 est le premier (il y en eut deux) tiré d'une série publiée dans Pilote à partir de 1963, justement - Pilote dont Goscinny fut le rédacteur en chef entre 1963 et 1974. Pour ce qu'on en a lu, c'est drôle, quoiqu'un poil daté, et les illustrations de Cabu sont vraiment réussies. Le potache qui revient de façon récurrente dans le livre - un grand benêt dégingandé à lunettes - deviendra par la suite le fameux Grand Duduche… 




Commentaires

  1. D'ailleurs, suite aux commentaires élogieux de Houellebecq (dans une émission de Finkielkraut), j'avais lu quelques romans de Curtis (dont j'ignorais jusqu'alors l'existence) et c'est, en effet, un auteur qui, quoique "classique" (et il y a pire comme insulte), vole à 100 coudées au-dessus de ces gloires actuelles dont on nous rabat les oreilles et qui ne font que se tremper la plume dans...
    24 titres dites-vous pour les Fayard Noir... petit joueur je suis avec ma petite dizaine...

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    1. Pour les Fayard Noir, je ne dépasse guère la quinzaine. Certains titres sont assez médiocres, pour tout avouer.
      Quant à JLC, un de mes amis, grand lecteur de notre auteur, dit le plus grand bien de La Quarantaine…

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    2. C'est un peu le lot obligé du roman noir, du polar et, comme le chantait Choron, "y a assassin et assassin, y en a des moches, y en a des biens" ; le "truc" qui rend attractif les Fayard Noir, c'est bien sûr le design des couvertures, très années 80, très new wave, très pages "sandwich" de Libération, très jeunes gens modernes (qui auraient glissé une pointe "d'indus" dans leur cocktail).
      J'avais commencé JLC par "un jeune couple", trouvé dans une brocante (là où l'on trouve les J'Ai Lu pour quelques pièces jaunes), et le délitement des sentiments m'avait plu, d'autres ont suivi (tous liquidés lors du récent déménagement... propice à liquider les poches) et que j'ai tendance aujourd'hui à "in-différencier" sauf qu'il m'en reste un souvenir de vrai plaisir de lecture.

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